Conserver durablement des produits agricoles stratégiques pour garantir la souveraineté alimentaire et accroître les revenus des paysans / paysannes : cas de la conservation biologique de la pomme de terre et du fonio en moyenne Guinée.
De par sa situation géographique, la Guinée représente un important potentiel de production fruitière et horticole. Le pays dispose d’atouts tels que la fertilité des sols, une pluviométrie abondante, ainsi qu’une population rurale traditionnellement tournée vers l’agriculture. Les paysans y représentent 61% de la population et constituent 80% des pauvres.
Ils s’adonnent essentiellement à la culture de la pomme de terre et du fonio. Les superficies varient entre 2 et 5 ha pour la pomme de terre et 1 et 3 ha pour le fonio. Ces cultures prennent une part importante dans les habitudes alimentaires des populations locales.
La pomme de terre est considérée aujourd’hui comme une source de revenus substantielle pour les paysans producteurs de cette région. L’essentiel de la production commercialisée est écoulée vers les marchés urbains du pays. Le fonio est prisé pour les repas lors des cérémonies culturelles et cultuelles, de même que la pomme de terre pour les repas pour commémorer les festivités (anniversaires, baptêmes, mariage, lectures du coran…). Ces cultures sont surtout pratiquées sur les hauts plateaux du Fouta Djalon dont le climat permet d’enchaîner les cycles de culture.
Dans cette région, les producteurs abandonnent progressivement les techniques traditionnelles de conservation de la pomme de terre et du fonio au profit des techniques modernes utilisant des produits chimiques dans des magasins inadaptés. De plus, les producteurs sont confrontés à des pertes énormes des récoltes dues aux viroses. Ces pratiques constituent une menace pour les producteurs, les consommateurs et l’environnement.
Pour réduire ce risque, des VED (Volontaires Européens du Développement) mettent en œuvre depuis 1987 un programme d’appui aux petits paysans : Le projet de mise en valeur agricole de Timbi Madina. De 2013 à 2015, ce projet est entré dans une nouvelle phase avec un accent particulier sur la conservation durable de ces deux produits agricoles stratégiques.
Mme Kadiatou Sira BAH, productrice de pomme de terre à Garambé explique que: “L’apport du compost plus de la cendre à la place de l’engrais minéral et la plantation sur billon de la pomme de terre suivant les courbes de niveau m’a permis de mieux conserver ma petite production plus long temps ”